Etape 3 - Jérusalem - La citadelle et la tour de David
Vendredi 13 avril. Elevés sur l'emplacement des trois tours d'Hérode, la citadelle et la tour de David ont révélé bien des secrets lors de fouilles archéologiques. Les tours portaient les noms de Miriam (la deuxième femme d’Hérode qu’il avait fait exécuter et qu’il a enterrée dans une cave proche de cette tour), Hippicaus (un ami d’Hérode) et Phasaël (en mémoire de son frère qui s’est suicidé). Aujourd’hui, les deux premières tours n’existent plus, mais on peut se promener sur Phasaël.

Une grande partie de la citadelle de David a été superbement restaurée. Elle abrite aujourd'hui un des plus beaux musées de Jérusalem (j'y reviendrai). Étonnement, le musée s’appelle « la tour de David » alors que David n’a aucun lien avec cette construction. Ce sont les chrétiens byzantins (IVe siècle) qui croyaient que c’était le palais de David et ont donné ce surnom à la citadelle.

Les fouilles archéologiques ont révélé des vestiges du premier temple détruit par les Assyriens, des murs élevés du temps des Croisés et des tanneries datant du Moyen Âge. Outre le lieu de la captivité de Jean-Baptiste ou de son exécution, la Citadelle a peut-être été le lieu d’une partie de la passion de Jésus.

Ce serait pourtant ici que Jésus aurait rencontré pour la première fois Hérode. Pendant longtemps, on situa la condamnation de Jésus par Pilate à l’Antonia, la forteresse au nord-est de la ville qui abritait une garnison romaine. Pourtant, il y a de fortes chances que Pilate, quand il venait à Jérusalem, préférait le luxe de la résidence d’Hérode adjacente à la citadelle. Suite aux fouilles de 2001, les archéologues placèrent le Preatorium, le lieu de la condamnation de Jésus par Pilate, dans le complexe de la Citadelle. Elle est d'ailleurs proche du lieu traditionnel de la crucifixion, aujourd’hui dans la basilique du Saint-Sépulcre.

Après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70, le site a servi aux Romains comme caserne militaire. Puis elle a été conquise et reconstruite par plusieurs groupes : les Arabes à partir du VIIe siècle, les croisées au Moyen-Âge, les Malmuks au XIIIe siècle et les Ottomans. Ce sont les Ottomans qui ont installé une mosquée et son minaret qu’on peut encore voir aujourd’hui.

A droite de l'entrée, une volée d'escaliers conduit à la tour de Phasael, vestige du palais d'Hérode, qui offre une vue à 360 degrés sur toute la vieille ville de Jérusalem.


Depuis la tour de Phasaël, une vue à 360° s'offre sur l'ancienne et la nouvelle ville de Jérusalem, le mont des Oliviers, le Dôme du Rocher.


La tour de Phasaël offre également une vue unique sur l'intérieur de la citadelle, toutes les parties dégagées lors des fouilles archéologiques. La citadelle jouera un rôle stratégique décisif au cours de la première Grande Révolte contre Rome (66-70 de l'ère chrétienne) qui se solde par le siège de Jérusalem par différentes légions romaines, la conquête de la ville puis sa destruction. C'est au cours de cette première guerre judéo-romaine, que le Second Temple de Jérusalem sera détruit.

Depuis le sommet de la tour Phasaël, la vue est à couper le souffle. Je profite de chaque instant pour admirer le paysage. Pour un début, vraiment, ça commence fort.

A l'époque byzantine, la citadelle était tombée en ruine. Reconstruite par les croisés qui y établirent une garnison (les contours de la citadelle visibles de nos jours datent de cette période), elle fut démolie encore une fois par les Mamelouks en 1239 et resta à l'abandon jusqu'en 1335. A cette date, les Turcs procédèrent à la restauration des murs. Soliman le Magnifique y ajouta un pont, une terrasse et fit construire une mosquée. Un minaret fut élevé sur la tour de David.










|